Parcoursup, nouvelle plateforme d’admission post-bac ouvert en janvier 2018 à la suite des problèmes d’APB qui ne semblait pas tenir le choc face aux effectifs et demandes.
Parcoursup promet de tout régler mais on voit mal comment un simple changement de plate-forme peut changer le problème de fond: trop d’étudiants pour des filières ou des lieux d’études qui n’ont pas les capacités de les accueillir.
Le gouvernement a promis d’arrêter le tirage au sort mais cela ne se fera-t-il pas sur la base de changements radicaux dans ce qi était considéré jusqu’à présent comme « juste » ?
Changement 1: Au lieu de 24 choix possibles avec APB, les lycéens peuvent saisir 10 voeux maximum avec Parcoursup.
Les formations universitaires peuvent maintenant exiger certaines compétences ou pré-requis pour accepter ou refuser une candidature mais le flou de certaines indications « disposer de bonnes connaissances et compétences scientifiques », « bienveillance et écoute »….
Pas mal d’enseignants ou d’observateurs de l’Université s’étonnent et s’inquiètent de ceci.
« Dans les attendus de psycho, on parle de compétences dans les disciplines scientifiques. Cela revient à dire qu’un élève de série L pourra être écarté », indique un enseignant.
« En droit, certaines formations veulent demander des lettres de recommandation », indique un autre.
L’Unef, syndicat étudiant, pense que « Certaines universités tentent de renforcer les attendus pour rendre leurs licences plus sélectives. »
Changement 2: Parcoursup a cessé d’utiliser un algorithme, comme APB. Ce sont maintenant les Universités directement qui examinent les dossiers.
Les dossiers d’admission indiqueront donc les notes de première et terminale, la motivation et la fameuse « fiche avenir« , un document où figurent notamment l’appréciation des professeurs principaux sur le profil de l’élève et l’avis du chef d’établissement sur chaque vœu formulé.
Changement 3: avec Parcoursup, il n’y a plus d’ordre de préférence.
Donc les Universités doivent répondre à tous les voeux et cela crée un travail énorme qui nécessite une équipe de quelques dizaines de personnes dans les grosses universités ainsi que des outils qu’elles doivent elles-mêmes mettre en place .. en recréant par exemple un algorithme afin de prendre en compte les notes, les éléments de la fiche avenir ?
Le principal problème risque d’être que beaucoup d’étudiants potentiels vont devoir attendre longtemps à cause des lourdeurs de ce traitement mais aussi parce que les réponses apportées aux candidatures peuvent être aussi
Dans les filières les plus demandées, beaucoup de candidats risquent d’attendre éternellement « oui si » (ceux qui devront accepter une remise à niveau) ou « en attente » (une grande majorité dans les filières en tension).
Changement 4: aucune réponse négative
Afin sans doute de ne pas être accusé d’introduire la sélection dans les admissions à l’Université, aucune réponse négative n’est possible avec Parcoursup.. Nul besoin d’être subtil pour comprendre que les « oui si » et « en attente » en seront concrètement car que ferait un étudiant qui verrait la rentrée approcher sans nouvelle..
Changement 4: Possibilité d’un parcours spécifique même dans une filière qui n’est pas en tension
Même si la filière souhaitée par l’étudiant n’est pas en tension, ce dernier peut se voir imposer un parcours spécifique s’ « il n’a pas le niveau » .. modules de méthodologie, cours de soutien, voire année de propédeutique (sorte de terminale bis). « Les dispositifs d’accompagnement existants seront élargis » selon les autorités compétentes.
En théorie, si un lycéen n’a pas de nouvelle de Parcoursup le 26 juin, une commission d’accès à l’enseignement supérieur devrait lui proposer une formation proche de son choix initial. .. Le système marchera-t-il ?