L’enseignement supérieur privé en France a été depuis l’élection d’Emmanuel Macron en 2017, très favorisé. Il est devenu une véritable manne et un business à part entière. De nombreux margoulins s’y sont engouffrés et n’hésitent pas à abuser des parents et des enfants en quête de formation après le bac.
Le passage d’un but de formation d’être humains responsables à un simple parcours pour fournir des « prêts à l’emploi » à favorisé tout un discours de marchands du temple.
Alors que le ministère de l’enseignement supérieur a annoncé des mesures pour écarter les formations frauduleuses de la plateforme Parcoursup, les familles et les étudiants doivent faire preuve de prudence lors de leur choix d’établissement.
Des promesses trompeuses sur le terrain
Notamment lors des salons d’orientation, des pratiques commerciales discutables sont toujours observées. Sur certains stands, des écoles présentent leurs bachelors comme équivalents à une licence universitaire, bien que ces diplômes soient uniquement reconnus par le ministère du travail, et non par celui de l’enseignement supérieur. D’autres n’hésitent pas à affirmer que l’obtention du baccalauréat ne posait aucun problème, ou qu’un simple rendez-vous suffirait à garantir une place dans leur programme.
Dans l’ensemble, seules de rares écoles jouent la carte de la transparence en précisant que leurs diplômes sont des certifications professionnelles et non des licences universitaires. Ces déclarations soulèvent des interrogations sur la légitimité des informations fournies par certains établissements.
Une expansion rapide et un cadre réglementaire insuffisant
Le supérieur privé a connu une croissance impressionnante, passant de 13 % des étudiants en 2001 à 26,1 % en 2022-2023. Ce secteur englobe des acteurs très variés : écoles de commerce réputées, groupes à but lucratif, petites structures spécialisées, etc. Toutefois, cette diversification s’accompagne d’une augmentation des pratiques discutables, comme l’a révélé une enquête de la répression des fraudes fin 2022, qui a constaté des anomalies dans 56 % des établissements contrôlés.
Les mécanismes de création de ces structures sont peu contraignants : une simple déclaration en préfecture suffit. Cela a permis l’émergence de nombreux acteurs, allant de mastodontes financièrement adossés à des fonds de pension à de petites officines profitant de la manne de l’apprentissage.
Des critères essentiels pour éviter les désillusions
Face à cette offre foisonnante, il est primordial d’évaluer la qualité des formations avant de s’inscrire. Plusieurs éléments permettent d’éclairer ce choix :
- La présence sur Parcoursup : Les formations inscrites sur cette plateforme bénéficient, pour la plupart, d’une reconnaissance par le ministère de l’enseignement supérieur, ce qui constitue un gage de qualité. Les écoles hors Parcoursup ne sont pas nécessairement frauduleuses, mais elles échappent à ce contrôle ministériel, ce qui appelle à la prudence.
- Le statut juridique de l’établissement : Les écoles privées reconnues par l’Etat, comme celles labellisées Eespig, doivent réinvestir leurs revenus dans la pédagogie et la recherche, garantissant une absence de but lucratif. En revanche, les établissements à but lucratif peuvent présenter des pratiques moins rigoureuses.
- La reconnaissance des diplômes : Seuls les diplômes visés ou conférant un grade universitaire permettent une poursuite d’études dans d’autres établissements. Les titres RNCP, bien qu’utiles pour valider des compétences professionnelles, ne garantissent pas une équivalence universitaire.
- La transparence des résultats : Les taux d’insertion professionnelle publiés par les écoles sur le site de France Compétences peuvent être trompeurs, car ils sont déclaratifs. Il est donc préférable de recouper ces informations.
Un label attendu pour réguler le secteur
Malgré les annonces de création d’un label garantissant la qualité des formations, le projet reste en suspens, freiné par des changements politiques. Si ce label voit le jour, il devra clarifier les critères de qualité des établissements, notamment en termes de taux d’encadrement, de qualité des locaux et de présence de professeurs à plein temps.
Vigilance de rigueur pour les parents et leurs enfants !
Dans l’attente d’un cadre réglementaire plus strict, les familles doivent rester vigilantes. Participer à des portes ouvertes, interroger directement les étudiants et étudier avec soin les statuts des établissements sont des stratégies essentielles pour éviter les désillusions. Enfin, il est impératif de ne pas céder à la pression des inscriptions rapides ou aux promesses trop belles pour être vraies.
L’enseignement supérieur privé offre des opportunités, mais exige une sélection rigoureuse. En adoptant une approche informée, les étudiants peuvent maximiser leurs chances de trouver une formation adaptée à leurs ambitions.